Les pièges de la communication en couple – 2. La généralisation

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Après avoir réfléchi sur l’impact des interprétations dans une communication de couple, voyons à présent un deuxième piège qui est l’usage de la généralisation.

On peut en repérer deux types :
– Des jugements quelque peu hâtifs, des étiquettes collées sur le front de l’autre, voire des condamnations. Exemples : « Tu as encore oublié d’acheter du pain, on ne peut pas te faire confiance ! », « Tu es toujours sur ton téléphone », « Dans ta famille vous êtes tous comme ça ». « Jamais tu ne te mets à ma place ! ». Ou pire : « Tu n’y arriveras jamais ! »
– Des stéréotypes : « Les femmes sont trop émotives ! », « Les hommes ne peuvent pas faire deux choses en même temps », etc.

Ces généralisations arrivent dans un moment de contrariété, de frustration, d’exaspération, et dépassent souvent la pensée de celui qui les exprime. La conséquence sera que l’autre va en avoir un ressenti très négatif. Il entend la complexité de sa personnalité réduite à des traits simplistes, il se sent enfermé dans un comportement stigmatisant, il ne se sent pas reconnu pour ce qu’il est, il se perçoit dévalorisé et non respecté, il ressent de l’injustice. Et probablement qu’il va répondre vertement, alimentant ainsi le conflit.
De conflit en conflit, le dialogue se grippe : les émotions s’exacerbent, la méfiance s’insinue dans la relation, chacun anticipe les réactions de l’autre, une surenchère peut survenir, dans une sorte de cercle vicieux.
Ce qui est dommageable, c’est que ce recours aux généralisations empêche de traiter du problème présent et fait l’impasse d’une meilleure compréhension mutuelle.

Dans ma pratique de conseil conjugal, j’invite les conjoints à tenter l’expérience de l’analyse d’un moment concret de tension. Ici, sera choisi un conflit dû à des généralisations.
Au cours de cet exercice de « relecture », j’invite chacun à tour de rôle à exprimer ses ressentis et ses besoins. Qu’est ce qui ne m’a pas convenu et m’a blessé et pourquoi ? Une fois ceci posé, qu’aurai-je pu dire à la place de cette généralisation ? Ou, si elle a été dite, comment ajuster mon propos ? Et pour l’autre : Plutôt que m’insurger contre l’attaque de l’autre, comment retrouver un échange plus apaisé et plus constructif. Je recommande de parler en « je », de pratiquer des questions ouvertes ou empathiques, de vérifier auprès de l’autre qu’on a bien compris son intention, de reformuler pour le signifier à l’autre, etc.

C’est un apprentissage fructueux, pourvu qu’on s’y applique. Le fruit sera une communication apaisée et enrichie