Suis-je une bonne mère ?

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Suis-je une bonne mère ? Toute maman se pose cette question de façon récurrente, et c’est une bonne chose … sauf que cette question est mal formulée.

J’ai reçu en entretien une jeune femme qui élève, seule, sa fille. Elle était dépassée et découragée par des difficultés d’éducation, et se qualifiait de « mauvaise mère ». A ma question « qu’est-ce pour vous une bonne mère ? », elle répondit : « une femme qui a trois enfants et un job et qui gère tout, sans s’énerver, et sans laisser tomber ». C’était en quelque sorte le modèle opposé à ce qu’elle se voyait vivre.

La question sur la bonne mère est mal formulée car elle suppose qu’il y aurait une définition de la bonne mère, et une façon de l’être qui serait permanente. Or, il y a de multiples manières d’être une bonne mère. On n’est pas la même mère avec chacun de ses enfants. L’expérience acquise enrichira la compétence. Et enfin, une maman n’aurait-elle pas droit à l’imperfection et à l’erreur ?
Une mère a reçu, en général, un savoir-faire et un savoir être de sa propre mère … sauf s’il y a eu maltraitance ou bien rupture de la transmission, ce qui est le cas de ma patiente. Être parent n’est pas inné, cela nécessite un apprentissage.
S’il existe sur ce sujet de nombreux ouvrages, des formations et des spécialistes, pour autant il reste difficile à toute jeune mère de trouver la relation qui sera la plus ajustée à sa personnalité et à celle de son enfant, à sa situation et aux problématiques qui sont les siennes. Il lui faudra une bonne dose de patience, d’intuition, de finesse, et surtout beaucoup d’amour, et pourquoi pas d’humour, pour acquérir cette compétence.

Avec les jeunes mères, réunies dans mes groupes de paroles, je travaille sur « la mission de maman ». En général, ce qui vient assez spontanément est : aimer mon enfant, le protéger, l’éduquer, en faire un adulte épanoui, autonome et responsable.
Les manières de s’y prendre sont multiples. On peut observer différents types de mère : la mère ajustée aux besoins de son enfant, la mère plus distanciée, ou au contraire omniprésente, la mère poule, etc. Certaines attitudes peuvent aller à l’encontre de la mission : trop de protection, trop d’insécurité, du laxisme, attitudes paradoxales, etc. On peut aussi aimer de différentes façons son enfant : dans l’écoute, ou avec beaucoup de câlins, ou complice, ou partageant avec lui des activités, ou encore s’oubliant pour tout donner à son enfant, etc.

Le référentiel de l’éducation dépendra de celui reçu par la mère (ou les parents), le milieu social, la religion, le quartier où ils habitent, etc. Le mode d’éducation présentera plein de variables quant au cadre posé et à la manière de le faire respecter : encouragement et valorisation, mais aussi dire « non » et punir si nécessaire … au risque de déplaire. Enfin, il arrive que le parent se trompe, s’énerve ou soit injuste. Il peut le reconnaître, et demander pardon. L’essentiel sera de ne pas perdre du vue la mission. surtout quand arrivera la période de l’adolescence qui bousculera des parents dévoués, lorsque leur enfant les contrera, les rejettera.