Au delà de l’usure du quotidien, de la routine – et sans évoquer les scenarii extrêmes comme la trahison ou des violences – bien des motifs peuvent fragiliser le lien entre conjoints. En vrac : l’arrivée d’un enfant, l’annonce de la stérilité, une maladie physique ou psychique, une addiction, le chômage, le départ des enfants, un deuil… Que ces événements affectent plus particulièrement l’un ou l’autre des conjoints ou bien les deux ensemble, ils ont en commun de rejaillir sur leur lien.
Ce que l’on retrouve de commun
Quel qu’en soit le motif, l’épreuve ne va pas être vécue de la même manière par chacun, ni avec la même intensité, ni avec la même temporalité, ni avec la même capacité de faire face. Les conjoints se trouvent de facto en décalage. Se rejoindre, se soutenir, peut devenir difficile pour eux. Pourquoi ? Parce qu’ils ne savent pas toujours clairement ce qui se joue, pour soi, pour l’autre. Les mots manquent, remplacés par le silence et les non-dits. L’émotion – peur, tristesse, colère, culpabilité – envahit le terrain. Le ressenti de ne pas être compris et de ne pas comprendre, s’installe. Ce décalage peut devenir fossé…
Pour retrouver progressivement une compréhension mutuelle qui restaure un lien abîmé, l’accompagnement d’un conseiller ou d’une conseillère conjugale est pertinent. En proposant son écoute attentive, son savoir-faire ainsi que des outils, cette personne tierce tient la place de médiateur qui facilite la parole, et fait entrevoir d’autres voies à explorer
Elle permet à chacun de se dire et d’être entendu jusqu’au bout, dans ses peines, ses besoins, ses désirs, sans que l’autre se fâche, se ferme, ou fuit. Elle vérifie que chacun écoute et essaie de comprendre, en l’invitant à « accuser réception » par une reformulation voire une phrase d’empathie, avant de s’exprimer à son tour. Elle amorce une communication constructive qui évite les critiques, les reproches, les généralisations et les jugements.
Elle va inviter à des changements de points de vue, des modifications du quotidien, de petits pas l’un vers l’autre, pour aller de l’avant.
Ce travail présuppose pour chacun de croire que c’est possible, avant même tout cheminement de clarification ou de réconciliation – de croire que soi-même et l’autre en est capable (avec l’aide du médiateur) – de croire qu’un lien nouveau peut se tisser, puisqu’il ne s’agit pas de recommencer « comme avant quand tout allait bien » mais plutôt de saisir cette épreuve comme l’opportunité d’un nouveau départ.
Courageuse démarche pour ceux qui acceptent de se faire accompagner !
Ils montrent là, au-delà ou au cœur de leur épreuve, qu’ils croient en eux et qu’ils sont prêts à tenter un chemin gagnant au prix de remises en question parfois douloureuses… mais fécondes.